Page 6 - La Gatineau 4 mai 2017
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6 4 mai 2017 La Gatineau
▲ LafermeturedelaruedesOblatsacausé ▲ La rivière Désert est complètement sortie de son lit dans la nuit de lundi à mardi. Photo prise mardi soir devant le stationnement du Centre sportif Gino Odjick. des ralentissements dans Maniwaki.
▲ À la Cité étudiante, lundi matin, le personnel a été appelé d’urgence pour mettre du matériel en sécurité.
▲ Les employés ont effectués un travail considérable qui a pris plusieurs heures.
▲ Entreposage des motos du Centre de formation professionnelle.
▲ Au Centre sportif Gino Odjick, il a fallu démonter les installations pour le spectacle de Dans’Action, qui aura finalement lieu à l’église.
▲ Des bénévoles ont donné un coup de main afin de remplir des sacs de sable. Ils ont été installés aux entrées du Père-Guinard, tout comme à l’aréna.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Les derniers jours ont réveillé de très mauvais souvenirs chez plusieurs personnes. Ceux de l’inondation de 1974. Sous surveillance depuis plusieurs jours, la rivière Désert a fini par sortir de son lit, forçant l’évacuation de tous les résidents du Foyer Père-Guinard lundi dernier.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) a déclenché les mesures d’urgence afin de relocaliser l’ensemble des résidents du CHSLD vers des lieux sécuritaires. Tous les employés se sont mobilisés et ont travaillé toute la journée afin de déplacer les 66 personnes, dont plusieurs sont à mobilité très réduite, dans les meilleures conditions possibles. Les usagers ont été relocalisés à l’hôpital de Maniwaki, unité transitoire et physiothérapie (23) ; au CHSDL de Gracefield (10) ; au Centre communautaire de Gracefield (9) ; à la Résidence Lac Grenon (8) ; à la Résidence Jean-Bosco (6) ; au sein de leurs familles (7) ou dans des ressources de type familial (3). Les milieux d’accueil ont été déterminés en fonction des besoins de chaque résident.
Dans un communiqué qui a suivi l’évacuation, les responsables du CISSSO assuraient que «les usagers transférés se portent bien, même si leur routine a été chamboulée suite aux évènements. Le personnel et les médecins font les suivis appropriés afin de limiter les impacts sur la clientèle». Il a fallu par la suite orchestrer tous les soins et les services qui gravitent autour des usagers, tel que l’alimentation, la pharmacie, la buanderie, la tenue de dossiers, etc. Par ailleurs, les admissions pour les 3 CHSLD du territoire ont dû être temporairement suspendues (Foyer Père-Guinard,
Gracefield et l’unité de transition).
L’inondation a aussi provoqué des perturbations au sein de la Cité étudiante et de l’école Woodland où les élèves ont été évacués lundi matin. Les cours y sont suspendus depuis. Le personnel a été mobilisé afin de mettre le matériel en sécurité, au cas où l’eau finirait par rentrer dans les établissements. La Maison de la culture de la Vallée-de-la-Gatineau a également dû annuler un spectacle prévu samedi prochain à la Cité étudiante. On se souvient qu’en 1974, cette dernière avait été complètement submergée.
Au Centre sportif Gino Odjick, où l’eau menaçait de pénétrer également, il a fallu aussi mettre le matériel à l’abri, en particulier celui du Resto sportif. Les installations pour le spectacle de Dans’Action, qui doit avoir lieu vendredi et samedi, ont dû être démontée. Ce dernier se déroulera finalement à l’église Assomption.
Du côté du Club de golf Les Trois Clochers, les terrains ont été envahis par l’eau, si bien qu’il a fallu repousser la date d’ouverture. Les installations du club de motoneige Les Ours Blancs, situées non loin, ont aussi été submergées. La situation était également problématique à la Légion Canadienne, où de l’eau a commencé à pénétrer dans le sous-sol mardi. Le président, Marc Begley, prévoit déjà d’importants dommages.
Depuis lundi, les employés municipaux et pompiers de Maniwaki travaillent d’arrache-pied. Des bénévoles se sont portés volontaires afin de remplir des sacs de sable, dont plusieurs ont été placés aux entrées de l’aréna et du Foyer Père- Guinard. Dans un mise au point afin d’informer la population sur la situation, la Ville de Maniwaki a expliqué que divers moyens ont été mis en place pour assister la population : «Nous tenons à préciser que nous ne sommes pas en situation critique mais nous désirons quand même
agir de façon préventive pour limiter les impacts. Des sacs de sable sont disponibles pour tous au bâtiment de Bowater, des employés se déploient actuellement pour apporter de l’aide et les pompiers sont également sur le terrain.»
Toute la région est sous surveillance. Bouchette et Gracefield ne sont pas épargnées non plus. Dans certains secteurs, des résidents ont dû être évacués et des chemins ont été fermés. La hausse du niveau de l’eau est causée par l’ouverture des vannes du barrage Mercier en amont, rendue nécessaire en raison de l’accumulation d’eau trop grande dans le réservoir. Les pluies des derniers jours, jumelées à la fonte de la neige plus au nord, provoquent une accumulation inhabituelle d’eau.
À quand un nouveau foyer ?
Alors que la situation est toujours critique, une question se pose déjà : à quand un nouveau Foyer Père-Guinard. Chaque année, il faut surveiller de près le niveau de la rivière Désert qui longe le CHSDL. Le Père-Guinard a été bâti en 1970. L’établissement se situe en zone inondable. En novembre 2003, 70 résidents avaient dû être évacués pendant plus de 15 jours. Cela avait pris 36 heures, en continue. Ambulances, transports adaptés et bénévoles avaient été mobilisés. Un exercice coûteux demandant beaucoup d’organisation et qui peut s’avérer pénible pour les résidents.
Le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau (aujourd’hui remplacé par le CISSSO) avait préparé un plan pour demander une aide au gouvernement afin de construire un nouveau CHSLD. Les risques d’inondation font partie des principaux arguments mis sur la table pour obtenir une construction neuve. Un terrain, appartenant au CSSSVG, était même disponible juste à côté de l’hôpital. Outre
INONDATION
La région entière est sous sur
▲ Mardimatin,l’eaun’avaitpasmontéjusqu’au stationnement du Père-Guinard.
▲ Photo prise mercredi matin près du Pythonga.


































































































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