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La Gatineau 12 mai 2016 21
impressionnant - Georges Lafontaine
débat au sein des maires pour demander la fin de ce monopole. Il obtient l’accord de la majorité des maires à l’issu d’un vif débat et se rend immédiatement à Québec pour négocier la fin des privilèges de ce groupe. « J’avais un bon atout car j’étais ami avec Daniel Johnson père et avec le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Gabriel Loubier ». Les baux sont révo- qués la même année.
Le Préfet
Élu préfet de la nouvelle MRC qui succédait au Conseil de comté en 1983, il initie le grand changement qui allait faire de cette organisation ce qu’elle est aujourd’hui. Il négocie l’achat de l’ancien édifice pour l’implantation du siège social à Gracefield et initie une vaste étude sur l’organisation des services provinciaux dans la MRC. Les négociations qu’il amorce avec le gouvernement du Québec mèneront notam- ment à la création du district judiciaire de Maniwaki, à la création du district des Transports à Maniwaki. Il négocie avec le ministère des Transports pour qu’il fasse l’ac- quisition du corridor ferroviaire abandonné
pour assurer la réfection de la route 105.
Toutefois, sa contribution la plus importante pour l’ensemble de l’Outaouais sera le combat qu’il a mené en 1984 contre le découpage terri- torial que le gouvernement péquiste voulait imposer à l’Outaouais. La région perdait la majorité des forêts du nord au profit de l’Abitibi et du comté de Labelle représentés par deux ministres importants. Alors que l’Outaouais urbain semblait indifférent face à la perte importante qui leur était imposée, notamment pour l’approvisionnement de leurs usines, Réjean Lafrenière sonne la charge, publie un journal intitulé « Le temps d’agir » à la grandeur de l’Outaouais et provoque une vague d’appuis. René Lévesque institue la Commission Robidas chargée de faire enquête et qui donnera finale- ment raison à l’Outaouais dans une large partie de ses revendications.
« Cela démontre comment Réjean Lafrenière savait établir des relations cordiales, même avec ses adversaires politiques. Il fallait le faire. René Lévesque a accepté sa demande, même s’il savait que cette commission risquait de désavouer deux de ses importants ministres » se souvient
l’ancien journaliste Michel Gauthier.
Le député
Même le député libéral Michel Gratton qui se méfie de Réjean Lafrenière pour avoir long- temps soutenu l’Union nationale, doit se rallier à lui pour ce qui se passe dans le comté. Ils deviennent amis et Réjean participera à ses campagnes électorales. Lorsque Michel Gratton décide de ne pas se représenter en 1989, c’est Réjean Lafrenière qu’il appelle le premier pour lui annoncer la nouvelle et lui suggérer de faire le saut. Réjean Lafrenière hésite, mais c’est son épouse Juliette qui aura le dernier mot :
« Si tu es pour faire encore de la politique, Réjean, aussi bien que ce soit pour toi » de sou- vient celle qui l’aura soutenu dans toutes ses décisions tout au long de sa carrière.
Il remporte l’investiture sans opposition, puis devient député lors de l’élection générale de 1989. Son rêve devient réalité. Homme de ter- rain, Réjean Lafrenière n’est pas l’homme des grands discours et il se lance à fond de train
dans
les dossiers qu’il juge prioritaires. Il
obtient la reconstruction de l’hôpital de Wakefield, l’agrandissement de l’hôpital de Maniwaki et la réfection du Foyer de Gracefield. Élu alors que la Vallée-de-la-Gatineau vit une crise forestière sans précédent, il met tout en œuvre pour attirer dans la région une usine de panneaux qui deviendra Louisiana-Pacific. « Je suis très fier de ça » affirmait encore Réjean Lafrenière à ce sujet.
« Réjean était un homme qui sous une cara- pace parfois rugueuse était un homme bon et agréable. Il était proche de ses gens, parlait comme eux et il n’a jamais eu ce qu’on appelle la « langue de bois » des politiciens souligne Michel Gauthier.
Il sera réélu de manière décisive à chaque élection jusqu’en 2007 alors qu’il décide de prendre sa retraite.