Page 6 - La Gatineau 1 janvier 2015
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6 1er janvier 2015 LaGatineau BUDGET 2015 DENHOLM
Se doter d’un léger coussin
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
DENHOLM - Le maire de Denholm, Gaétan Guindon, a justifié la hausse de 3,5% de la taxe foncière générale notamment par les impacts des coupures du gouvernement libéral de Philippe Couillard et la nécessité de se donner un léger coussin alors que la municipalité ne dispose pas d’un surplus accumulé.
La taxe foncière générale qui était de 0,7929$ du 100$ d’évaluation grimpe donc à 0,82065$ du 100$ d’évaluation.
«La raison principale de la hausse de la taxe foncière générale de 3,5%, il ne faut pas se le cacher, c’est dû à l’ensemble des déci- sions prises par le gouvernement et nous sommes dans une petite municipalité dévi- talisée et nous n’avions pas de surplus, a pré- cisé le maire Guindon. Juste pour tenir la route entre autres pour la protection incendie et l’entretien du réseau routier, ça prend tout notre petit change. N’oublions pas non plus que le gouvernement a annoncé qu’il fera d’autres coupures pour 1,3 milliard afin d’équilibrer son budget et à chaque fois que le gouvernement prend une décision, cela a
un impact sur nous.»
«Avec l’augmentation de 3,5%, cela nous
donnera un surplus de 37 000$ dont un petit coussin d’environ 28 000$, a poursuivi le maire Guindon.»
Une part importante des dépenses de la municipalité ira au service incendies mis sur pieds l’an dernier. Son budget sera de 192 000$ en 2015 mais devrait décroitre dans les prochaines années alors que les dépenses en formation diminueront, a précisé le maire Guindon.
Les frais chargés à la municipalité pour les services de la Sûreté du Québec connaissent une légère baisse d’environ 100$ mais une fois repartie sur l’ensemble des propriétés cela représente quelques sous par résidence. «Nous avions dit qu’ils ne venaient pas trop souvent dans notre coin, a commenté le maire Guindon. Il y a eu des ajustements et ils sont un peu plus présents. Nous compre- nons que ce n’est pas facile pour eux de tra- verser sur notre côté mais je sens qu’il y a un effort à l’heure actuelle et le commandant du poste de Maniwaki est conscient de notre problématique. Mais naturellement nous ne pourrons jamais avoir le même service qu’ils ont à Gracefield ou à Maniwaki mais nous travaillons à améliorer cette situation.»
«La diminution de la remise sur la taxe
d’accise nous fera mal, on passe de 62% à 50% dans le remboursement, a spécifié le maire Guindon. Ce qui va représenter une perte d’environ 8000$ pour nous. Nos infrastructures avaient été délaissées au cours des dernières années et il faut absolument se rattraper notamment au niveau du Chemin Poisson Blanc et du Chemin Paughan. Sur le Chemin Poisson Blanc, il faudra réparer des ponceaux, procéder à de l’asphaltage, des chaussées à refaire. Au Chemin Paughan, on prévoit investir au delà de 150 000$ pour refaire deux ponceaux, il y a des glissières aussi à installer. Un bout du Chemin des Cantons sera à refaire aussi. Sans oublier du marquage de rues et des enseignes de rues à remplacer.»
Selon le maire, les citoyens qui se sont pré- sentés à la séance d’adoption du budget ont semblé comprendre la nécessité de procéder à cette hausse en raison des travaux à faire et des décisions du gouvernement Couillard. La majoration du salaire des élus votée en cours d’année aurait aussi été comprise. «Le salaire n’avait pas été modifié depuis des années, a indiqué Gaétan Guindon. Comme maire, 6 618 $ en rémunération et 3 309 $ à titre d’allocation de dépenses quand tu tra- vailles 30-50 heures par semaine, ça ne fait pas cher de l’heure. Nous avons utilisé les
▲ Le maire de Denholm, Gaétan Guindon. barèmes du gouvernement en fonction du
nombre de citoyens permanents et de villé- giateurs. Nous avons environ 655 habitants, mais les défis et obligations municipales venant du gouvernement représentent à peu près la même chose que pour une municipa- lité de 3000 ou 10 000 habitants.»
Denholm paiera 14 000$ de plus en quote-part à la MRC Vallée-de-la-Gatineau en 2015.
Pour les citoyens, la taxe pour les fosses septiques demeure inchangée à 100$ par résidence, de même pour les ordures et le recyclage à 240$ par résidence.
concertation et de développement régional, lequel permettrait d’octroyer les moyens finan- ciers nécessaires pour permettre à la nouvelle instance régionale de remplir pleinement sa mission et ses mandats.
Rappelons que le 5 novembre dernier, dans le cadre du nouveau Pacte fiscal transitoire 2015, la CRÉO apprenait son abolition immi- nente et le transfert de ses responsabilités aux MRC. Ainsi, ces résolutions s’inscrivent en suivi au contexte actuel, alors que la CRÉO devra cesser ses activités au cours de l’exercice financier 2015-2016 et mettre fin à son Fonds de développement régional (FDR).
CONFÉRENCE RÉGIONALE DES ÉLUS DE L’OUTAOUAIS Vers une nouvelle instance régionale ?
LA GATINEAU - À l’occasion de l’assem- blée spéciale de son conseil d’administration tenue peu avant Noël à Gatineau, les membres ont adopté le document «Proposition pour la relance d’une nouvelle instance régionale de concertation et de développement régional et Énoncé de mesures en matière de gouvernance et administratives dans le contexte de la disso- lution de la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CREO)».
Le projet prévoit la mise en place d’une nou- velle instance de concertation et de développe- ment régional en Outaouais, conformément aux principes, aux orientations et énoncés par
le gouvernement du Québec, d’une part, et les choix des partenaires municipaux, notamment les Municipalités régionales de comté (MRC), la Ville de Gatineau ainsi que les partenaires de la société civile. En ce faisant, les membres ont réitéré la position originalement exprimée le 29 octobre dernier demandant à la députa- tion régionale et au gouvernement du Québec la reconnaissance de cette instance régionale.
Les membres ont rappelé que l’Outaouais constitue une région au sein de laquelle les efforts de concertation et de développement régional effectués au cours des dix dernières années ont facilité le dialogue entre les acteurs
politiques et de la société civile et contribué à son développement socio-économique. D’un commun accord, ils conviennent de la nécessité d’une instance régionale de concertation et de développement régional, et ce afin de parler d’une voix forte et solidaire sur des enjeux et dossiers qui touchent à la région.
Les membres du conseil d’administration de la CRÉO ont également adopté une résolution qui signifie au gouvernement du Québec et plus particulièrement au ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire leur demande de reconnaître un statut particu- lier pour la région de l’Outaouais en matière de
Fonds de développement régional : fin des engagements
LA GATINEAU - Peu avant Noël, à l’occa- sion de l’assemblée spéciale du conseil d’admi- nistration de la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CREO), les membres ont dû adopter à contrecœur les mesures administra- tives liées à la dissolution de l’organisation, s’inscrivant dans le cadre de l’exécution des directives du ministre des Affaires munici- pales et de l’Occupation du territoire, M. Pierre Moreau, de mettre fin aux activités de la CRÉO.
Les membres ont également confirmé que toutes les négociations liées à tout engagement ou entente non signée et somme non engagée dans le cadre du Fonds de développement régional (FDR), sont immédiatement arrêtées. Ainsi, la CRÉO doit renoncer à la négociation de toute nouvelle entente spécifique ou admi- nistrative et la réalisation de nouveaux projets locaux et régionaux, mettant en œuvre les mesures requises à sa dissolution.
Pour l’Outaouais, seulement dans le cadre du Fonds de développement régional (FDR), il s’agit de plus de 1 377 900 $ qui devait être investi dans la réalisation de projets et de nou- velles ententes qui ne pourront se réaliser dans le milieu. Sans compter que dans bien des cas,
la contribution financière de la CRÉO était une condition sine qua non à l’engagement financier des partenaires. C’est donc dire que Québec met en péril près de 6 millions de dol- lars en investissement dans le développement de la région. Par ce geste, contrairement au message véhiculé par le gouvernement, ce ne sont pas que les structures qui sont touchées, mais aussi et directement les outils et les moyens de développement et le développe- ment de la région de l’Outaouais.
«Le transfert des compétences en dévelop- pement régional aux MRC va entraîner un retour au travail en silo des territoires, la réduction de la solidarité interterritoire, inter- MRC. Il est impensable que dans un contexte économique fragilisé où les ressources sont limitées et le seront davantage dans les mois et les années à venir, de penser que les diverses entités territoriales favoriseront des actions globales régionales à l’instar d’actions locales. Cette décision relève d’un grand manque de vision, qui va à l’inverse de tant d’efforts que nous avons mis au cours des années pour régionaliser l’action gouvernementale. On va revenir à l’époque du chacun pour soi et c’est un grand recul qui s’annonce pour les régions.
Québec qui déjà avait peine à conjuguer avec les régions administratives du Québec devra maintenant conjuguer avec 101 territoires. Personne ne peut me faire croire qu’une seule économie est possible dans ce contexte» a déclaré la présidente de la CRÉO, Paulette Lalande.
«Ce gouvernement sera sans aucun doute reconnu dans les années à venir pour son désengagement des régions, a poursuivi Mme Lalande, et les graves conséquences de ces actions sur leur économie et leur développe- ment. Loin de faire des économies d’échelle, cette obsession au déficit zéro qui engendre la suppression d’instances dont le mandat est vital handicapera le Québec de demain. Cet abandon des régions par le gouvernement du Québec représente un faux pas sans précédent.»
Aussi, la CRÉO doit enclencher un proces- sus de liquidation de ses actifs et passifs et cessera toutes ses activités au cours de l’exer- cice 2015-2016. L’équipe de la CRÉO consti- tuée de 17 employés sera également licenciée graduellement au cours des prochains mois, que les dossiers soient achevés ou non. C’est aussi pour l’Outaouais quelque 31 emplois à
temps plein et 18 emplois à temps partiel dont le financement dépendait des projets et ententes de la CRÉO, qui sont en péril avec la fermeture de la CRÉO.
Rappelons que depuis 2004, les conférences régionales des élus (CRÉ) agissaient à titre d’interlocuteurs privilégiés du gouvernement en matière de développement régional pour le territoire ou la communauté qu’elles représen- taient. Elles avaient pour mission de concerter, d’appuyer et de représenter les acteurs locaux des régions, dans le respect de leurs missions et de leurs mandats afin d’influencer et de contribuer au développement économique, social, culturel, et communautaire de leur région respective.
La CRÉO permettait aux 67 municipalités de l’Outaouais, aux quatre MRC du territoire et à la Ville de Gatineau ainsi qu’aux 700 par- tenaires actifs de la région d’œuvrer quoti- diennement à l’accomplissement des objectifs de développement régional, confirmés par la Planification stratégique régionale 2012-2017 laquelle tenait compte des enjeux environne- mentaux, sociaux, économiques de la région.


































































































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