Page 41 - Cahier Trouve-Tout-2012

généreux champignons
avril et le début juin en fonction de la lati- tude où elles sont récoltées. Le sud offrant les premières et le nord les dernières. Si vous les trouvez alors que les arrêtes ont noirci et ont séché, revenez une semaine plus tôt l’année suivante et si les condi- tions sont propices cette année-là, elles seront fidèles au poste. Étant une espèce grégaire, si vous en trouvez une, ouvrez bien les yeux et vous pourriez en décou- vrir plusieurs dizaines autour de vous. On les retrouve majoritairement dans les peupleraies ouvertes dont le sol sablon- neux n’est pas recouvert de végétaux. Elles adorent la lumière et l’humidité, un printemps trop sec peut donc réduire vos efforts de recherche à néant. Les abords de rivières et les flancs de montagnes, dont la pente n’est pas régulière, sont les endroits à privilégier. Vous la retrouvez également au pied des montagnes autour des frênes noirs encore vivants. Si les frênes sont morts, levez les yeux et regar- dez tout le long des troncs. Vous pourriez y découvrir de délicieuses collybies à pied velu (Flammulina velutipes), un champi- gnon aux vertus médicinales qui est éga- lement connu sous le nom d’énoki. Une variété de la morille noire pousse parfois l’année suivant un feu de forêt. Il est alors possible d’en trouver des colonies de cen- taines d’individus.
Collybie à pied velouté
L’autre espèce de morille que l’on retrouve dans nos contrées est la mo- rille blonde (Morchella esculenta). Elle
fructifie environ deux semaines
plus tard que sa consœur, soit
de la mi-mai à la mi-juin. Elles
aiment les sols sablonneux dont l’environnement est ouvert. On
les retrouve dans les champs
autour des ormes récemment
attaqués par la maladie du hollandais, dans les vergers,
les terrains sur lesquels vous
avez effectué un aménagement paysa- ger l’année précédente ainsi que dans les chemins forestiers des peupleraies qui ont été récoltés pendant l’été au cours des dernières années. Il est donc clair qu’elles aiment les sols bouleversés. Dans tous les cas, les morilles ne doivent jamais être consommées crues. Les morilles peuvent être confondues avec les verpes de bohême (Ptychoverpa bohemica). Ces dernières ont le pied attaché au creux du chapeau alors que les morilles ont le pied relié au rebord du chapeau.
Si vous désirez vous initier au monde fascinant des champignons, il existe de très bons ouvrages traitant du sujet et une recherche internet vous procura des jour- nées de lecture. Il est également possible de vous joindre à un des nombreux clubs mycologiques du Québec dont le club des Mycologues Amateurs de l’Outaouais qui œuvre dans notre région.
Si vous désirez suivre une formation sur la cueillette des champignons sau- vages, je vous invite à communiquer avec moi au 449-3552 pour vous inscrire
et connaître la date de la prochaine formation.
Stéphane Granat
Ci-dessus : des collybies à pied velouté.
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