Page 7 - La Gatineau 30 juin 2016
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La Gatineau 30 juin 2016 7 Nébulosité croissante à Aumond
ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ D’UN REGROUPEMENT
AUMOND - Après deux heures de question- nement, la centaine de contribuables présents à l’assemblée publique portant sur l’opportu- nité d’un regroupement municipal à Aumond, ont décidé de se rencontrer à nouveau le temps de leur permettre de digérer les 61 pages du document Étude d’opportunité d’un regrou- pement. Il ne faut surtout pas mettre la char- rue devant les bœufs.
S’attendant à des échanges corsés lundi soir dans la salle communautaire du centre admi- nistratif d’Aumond, les élus avaient fait appel à un modérateur pour la rencontre, en l’occur- rence, Michel Gauthier qui a établi les règles du jeu dès le départ.
«Les gens pourront défiler au micro pour poser leurs questions. Les tenants du pour à droite et ceux du contre à gauche», d’indiquer Michel Gauthier qui n’a pas eu à intervenir par la suite tellement les gens ont été polis et respectueux tout au long de la rencontre.
Le défilement
Le contribuable Jean-Pierre Lefebvre, qui avait déposé une pétition aux membres du conseil il y a peu de temps, a été bref dans son commentaire : «Je suis contre la fusion. Nos ancêtres ont travaillé fort pour nous léguer un bel héritage. Aumond n’est pas à vendre.»
«Je suis également contre. Le rural et l’ur- bain ne font pas bon ménage. Nous voulons conserver notre identité», de poursuivre Francine Hewitt.
Le maire Denis Charron a indiqué qu’il avait rencontré, en compagnie du conseiller municipal Alphée Moreau, des représentants du ministère des Affaires municipales et de
l’Occupation du territoire du Québec (MAMOT) à Gatineau tout récemment pour discuter de l’opportunité d’un regroupement avec les municipalités de Sainte-Thérèse-de- la-Gatineau, Déléage et la Ville de Maniwaki. «Il y a 1 136 municipalités au Québec et seu- lement 400 en Ontario. La gestion des petites municipalités coûte une fortune, pas moins de 9,3 % de plus au cours des treize prochaines années. Nous ne sommes que 727 à Aumond et la population est de plus en plus vieillis- sante. Si vous voulez continuer de payer plus, libre à vous. Et je ne parle pas de la représen- tation électorale exagérée dont le coût est onéreux.»
Réal Larose a indiqué qu’il n’était ni pour ni contre. «Je ne m’attendais pas à ce qu’on nous demande d’être pour ou contre ce soir. Je suis venu ici pour m’informer mais là nous assistons à une guerre de chiffres.»
Michèle Lemaître a demandé une explica- tion relative à la somme dévolue aux élus municipaux d’Aumond qui atteint les 110 000 $. On lui a répondu qu’il fallait tenir compte de l’ensemble des dépenses qui se res- semblent beaucoup si on les compare aux municipalités impliquées dans le processus d’analyse d’un probable regroupement.
Une guerre des chiffres
Une vingtaine de personnes sur la centaine présentes ont défilé au micro. Les 80 autres personnes ont écouté avec des mines un peu perdues tentant de comprendre ce dont on dis- cutait. «Y-a-t-il une date butoir ? Qui va prendre la décision ?», a lancé François Crôteau. Un silence a suivi ces deux questions.
sur le dos des contribuables doit être allégé.»
Bobby Whelan s’est demandé si Québec n’allait pas forcer un regroupement. Ça ne sera pas le cas a répondu le maire Charron. Barry Ardis a indiqué qu’il était pour le regroupement.
Jacynthe Labelle, bien connue dans le monde municipal régional, ayant été directrice générale de Déléage pendant 28 ans, y est allée d’une suggestion qui avait été appliquée durant les années 1980. «En 1996, les muni- cipalités de Déléage, Aumond et Sainte- Thérèse-de-la-Gatineau étaient dans une impasse. Les élus ont convenu de se rencontrer pour analyser la situation et plutôt que d’opter pour un possible regroupement, ils ont convenu de conclure des ententes intermuni- cipales dans le partage de certains services municipaux. «Il me semble que c’est une option qu’on devrait regarder de plus près dans le moment.»
«Plus on est gros, plus on peut s’en sortir», a lancé le maire Charron. Sans se prononcer verbalement, la réf lexion de Pierre Lévesque ne fait aucun doute quant à son choix pour le futur d’Aumond. «Je vous entends depuis tan- tôt parler du trop grand nombre d’élus pour notre région. Je suggère que l’on supprime trois postes de conseillers et ne retenir qu’un maire et trois conseillers pour diriger notre municipalité. Je suggère également qu’on loue une niveleuse plutôt que de l’acheter. On éco- nomiserait les coûts de la réparation. Nos camions sont en service 12 mois par année et nos cols bleus font de l’excellent travail. Et je ne compterais pas sur les bons vœux du gou- vernement québécois pour nous aider. Je serais
très étonné qu’il le fasse. Nous avons appris à nous débrouiller par nous-mêmes.»
Bob Mc Donald a demandé aux élus, plutôt que de prêcher pour le oui, de tenir un référen- dum sur cette question. «C’est le contribuable qui doit décider dans l’isoloir. C’est oui ou c’est non comme ça se fait partout ailleurs dans le monde et au Québec. Moi, je suis contre la fusion.»
«De toute façon, si l’opportunité d’un regroupement ne passe pas la rampe à Déléage, tout le processus est à l’eau», conclut le maire Denis Charron.
La majorité des membres du conseil, incluant le maire Denis Charron, et les conseillers Mario Langevin, Alphée Moreau, Michel Robitaille et Robert Piché sont en faveur d’un regroupement. Le conseiller Jean Giasson est également en faveur à la condition qu’il soit bien géré. La conseillère Dorothy St-Marseille est toujours indécise.
Les contribuables ont promis de se rencon- trer à nouveau. Pendant ce temps, ils vont consulter le document de 61 pages, l’Étude d’opportunité d’un regroupement. Ils seront alors en mesure de poser les questions appro- priées. La municipalité leur fera savoir la date et l’heure de la prochaine rencontre dans les médias locaux.
Maniwaki et Sainte-Thérèse : pas de consultation pour le moment
LA GATINEAU - Pour le moment, aucune consultation semblable à celles qui se sont tenues à Déléage et à Aumond n’est prévue à Maniwaki et à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau. Les deux municipalités attendent de voir en particulier comment le projet sera accueilli à Déléage, car la fusion ne pourra pas se concrétiser si cette dernière se retire.
Sondage
Êtes-vous pour ou contre les fusions municipales ?
C’est la question que nous vous posons dans le cadre de notre nouveau sondage sur notre site Internet lagatineau.com
Vous avez le choix entre trois réponses : je suis pour, cela permettra de faire des économies tout en maintenant les services ; je suis contre, je n’y vois aucun avantage ; sans en venir à des fusions, je suis pour le regroupement de services.
▲ Dans l’ordre habituel, Robert Piché, Jean Giasson, Dorothy St-Marseille, le modérateur, Michel Gauthier, le maire, Denis Charron, Mario Langevin, Michel Robitaille et Alphée Moreau.
Finalement, le maire Charron a indiqué qu’il fallait qu’une décision soit prise avant le scrutin municipal de novembre 2017. «Les élus, de par la loi, ont le pouvoir de décider», a indiqué le conseiller munici- pal, Mario Langevin.
Selon Denis Aumond, il manque des maillons à la chaîne. «Que fait la MRC dans ce mode de fusion ? L’ensemble de la MRC devrait être concerné. Le fardeau fiscal
Pourquoi Egan-Sud a-t-elle décidé de se retirer ?
EGAN-SUD - Pourquoi la municipalité d’Egan-Sud, qui s’était montrée dans un premier temps intéressée par l’étude d’une éventuelle fusion avec ses consoeurs de Maniwaki, Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau, Amond et Déléage, a-t-elle décidé finalement de ne pas poursuivre ? C’est la question que nous avons posée au maire Neil Gagnon.
«La décision a été prise unanimement par les six conseillers et moi. Il y a eu une première ébauche mais il y avait des oublis et quand la deuxième ébauche est sortie c’est là qu’on a décidé de se retirer.
La municipalité d’Egan-Sud ne trouvait pas son compte dans cette fusion. Au moment de l’étude préliminaire, les chiffres qu’on avait indiquaient que chez nous les commerçants auraient subi une hausse assez importante et que les résidents subiraient aussi une hausse.
On avait regardé notre structure, comparativement à celles de Sainte-Thérèse, Déléage et Aumond. Eux ont plusieurs employés à leur charge. Dans certaines de ces
municipalités les employés sont syndiqués. Nous on a que deux employés qui sont à temps partiel : la directrice générale est là cinq jours par semaine l’hiver et quatre l’été, notre inspecteur c’est l’inverse et même des fois on l’envoie sur le chômage durant l’hiver. Comme notre municipalité a une petite structure, on ne voyait pas le bien-fondé et l’avantage de fusionner.
Au moment des
discussions, où la municipalité aurait sauvé des sous globalement, c’est que 30 000$ avait été mis pour l’ouverture des chemins l’hiver, alors que nous présentement le contrat est à 100 000$. J’ai demandé, durant une tempête, combien de fois le véhicule passerait, car chez nous il passe trois à quatre fois. La traverse de Montcerf par exemple, si c’est pas ouvert les gens ne seront pas capables de passer, c’est pas
comme les rues dans Comeauville.
On aurait perdu le bureau municipal. Ils avaient mis une économie au niveau du bureau alors que les rénovations qui viennent d’être faites ont été payées et le bureau ne nous coûte rien à part l’électricité. Ce n’est pas une grosse bâtisse donc ce n’est pas dur à entretenir.
Donc on voyait qu’on perdait des services et que c’était pour nous coûter plus cher. On s’est
dit que pour nous ça ne serait pas gagnant. Un mariage entre cinq municipalités c’est pas évident, ce qui fait l’affaire de l’une ne fait pas l’affaire de l’autre.
Advenant qu’ils réussissent à faire le regroupement, peut-être qu’on regardera plus tard s’ils ont d’autres façons de faire. Mais au moment des discussions, on ne trouvait rien de bon pour la municipalité d’Egan.»


































































































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