Page 38 - La Gatineau 26 mars 2015
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La Gatineau 26 mars 2015 37 L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie !
CLIMATISATION, CHAUFFAGE, VENTILATION ET RÉFRIGÉRATION
Le frigoriste est à l’affût des systèmes
LA GATINEAU - Suite de notre chronique dédiée à l’emploi et présentée en collaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier de frigoriste.
Afin de bénéficier du système de chauffage l’hiver ou encore de la climatisation pendant la période estivale, un professionnel doit assurer l’installation des systèmes pour qu’ils soient fonctionnels. Ainsi, les établissements industriels, commerciaux et résidentiels font appel à un frigoriste pour s’occuper des systèmes de réfrigération et de climatisation.
Le frigoriste est un mécanicien de la réfrigération et de la climatisation qui s’occupe d’installer, d’entretenir, de contrôler, de modifier et de réparer des systèmes de climatisation, de chauffage, de ventilation et de réfrigération. Pour y arriver, il assemble et installe les systèmes en utilisant plusieurs outils manuels, mécaniques et électriques, notamment des perceuses, des meuleuses, des tournevis et des clés. Il utilise également des instruments de mesure, soit un manomètre, un voltmètre et un ampèremètre, afin de vérifier si les appareils sont conformes.
Le frigoriste ne doit pas seulement installer et réparer des climatiseurs monoblocs mais aussi des thermopompes, des systèmes centraux de climatisation, des refroidisseurs liquides et des climatiseurs en section. Il doit avoir un bon sens de l’observation, devant lire et interpréter les plans et les devis. L’appellation «frigoriste» provient de «frigorie» qui désigne l’unité de mesure avec laquelle on quantifie le froid.
Qualités et aptitudes nécessaires
Comme dans chaque métier, être frigoriste requiert certaines habiletés professionnelles et personnelles comme acquérir de bonnes connaissances en mathématiques, en physique, en informatique et en mécanique d’entretien. De plus, il est bénéfique d’avoir une bonne dextérité manuelle puisque les tâches nécessitent la manipulation d’instruments et d’outils, d’avoir un esprit curieux et une soif d’apprentissage afin de suivre des formations pour se mettre à jour avec les nouvelles technologies, d’être débrouillard et minutieux.
Où exercer le métier ?
Le travail s’effectue principalement dans le secteur institutionnel et commercial. Les frigoristes ne sont toutefois pas seulement tributaires des nouvelles constructions, car l’entretien et la réparation offrent aussi beaucoup de travail.
On trouve donc de l’emploi tout au long de l’année. De plus, le recours de plus en plus fréquent à la climatisation dans les bâtiments favorise ce métier.
Perspectives
Selon Emploi Québec, le métier de frigoriste est acceptable pour l’ensemble du Québec. Après des années fébriles dans le secteur institutionnel et commercial, la demande est prévue à la hausse au cours des prochaines années.
Les études
Le programme d’études professionnelles «Réfrigération» a une durée de 1 800 heures
▲ Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau, en compagnie de Jean-Christophe Béliveau, propriétaire de Réfrigération Haute-Gatineau.
«Un métier qui est manuel, vaste et jamais monotone»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - À la tête de son entreprise, à 34 ans, Jean-Christophe Béliveau est un bel exemple de réussite. Technicien en réfrigération, ou frigoriste, il est passionné par son métier qui lui permet de relever chaque jour de nouveaux défis.
Après son secondaire, Jean-Christophe a travaillé ici et là jusqu’à ce qu’à l’âge de 25 ans il décide de monter à Québec suivre un cours en réfrigération. Un domaine auquel il ne se prédestinait pourtant pas : au secondaire son orienteur lui avait conseillé de prendre cette voie mais le jeune Jean-Christophe de l’époque n’avait pas voulu. «Plus tard j’ai vu qu’il y avait une forte demande», explique-t-il.
Les études, un DEP de deux ans, nécessitent d’avoir un bon niveau, en particulier en mathématiques et physique. «Je travaillais en parallèle pour une compagnie dans ce domaine, explique Jean-Christophe. Après mon cours, j’ai travaillé pour une autre compagnie de Gatineau puis pour une entreprise locale. En deux ans j’étais compagnon.»
Il faut 8 000 heures de travail pour avoir sa licence de compagnon et pouvoir lancer son entreprise. Si un apprenti veut avoir sa compagnie, il doit avoir avec lui un compagnon. Fin 2012, Jean-Christophe a
décidé de voler de ses propres ailes en créant Réfrigération Haute-Gatineau. Ils sont actuellement trois à Maniwaki dans ce domaine. «Je suis un gars de défi qui aime foncer, explique le jeune entrepreneur. Je veux apporter un autre côté à ce domaine, qui n’était pas exploité : le côté écoénergétique.»
Depuis trois semaines, Jean-Christophe a aménagé ses nouveaux bureaux au 243 rue Besner. Cet été, il aura trois employés. Son entreprise tourne bien et son secteur d’intervention s’étend de Gatineau aux limites de Mont-Laurier et jusqu’au Parc de la Vérendrye.
Passionné par son métier, Jean-Christophe a choisi cette orientation car «c’est un travail manuel qui permet de toucher à la climatisation comme la réfrigération et le chauffage. C’est très vaste. Je peux aller à l’industriel et au commercial, je ne touche pas qu’aux frigidaires domestiques. Ce n’est pas monotone, il y a beaucoup de résolutions de problèmes».
Selon Jean-Christophe, les aptitudes nécessaires pour faire ce métier sont «d’être débrouillard, d’avoir la tête sur les épaules car on joue dans de gros volts, ne pas être stressé de nature, être habile manuellement. Il faut aussi être en bonne forme physique car on peut entrer dans un congélateur à -30 et une salle de fournaise à +40 ou travailler sur un toit par gros vent ».
Le frigoriste doit être très disponible, en particulier l’été qui est une grosse période.
▲ De gauche à droite : Hugues Lachapelle, division tôlerie-ventilation ; Maxime Lafrance, commis aux pièces et service à la clientèle ; Jean-Christophe Béliveau, propriétaire de Réfrigération Haute-Gatineau.
étalées sur 60 semaines, suite auxquelles les élèves intègrent le marché de travail en tant qu’apprentis frigoristes.
Pour obtenir un certificat de compétence- apprenti et travailler sur les chantiers de construction, la personne diplômée doit présenter à la Commission de la construction du Québec (CCQ ) l’original de son diplôme d’études professionnelles en réfrigération et une garantie d’emploi d’une durée d’au moins 150 heures d’un employeur enregistré à la CCQ.
Le métier de frigoriste comporte quatre périodes d’apprentissage de 2 000 heures
chacune. Au terme des 8 000 heures d’apprentissage, l’apprenti est admis à l’examen de qualification provinciale. La réussite de cet examen permet d’obtenir un certificat de compétence-compagnon dans le métier. Fait intéressant : les 1 800 heures acquises dans le cadre du programme pourront être déduites des 8 000 heures requises.
Notons que les services de Complicité Emploi sont possibles grâce à la participation du Centre local d’emploi de Maniwaki.
«C’est beaucoup un service d’urgence, poursuit Jean-Christophe. Surtout en réfrigération et chauffage. Donc il faut être disponible le soir, les fins de semaine.» En contact avec la clientèle, il est aussi important d’avoir «de l’entregent. C’est très important car beaucoup de clients vont axer là-dessus».
Aux jeunes qui seraient tentés de suivre son exemple, Jean-Christophe leur conseille «de ne pas avoir peur des études, il y a beaucoup de calculs, en maths c’est du très haut niveau. Pour un jeune qui suit ce cours et qui est habile, il y a de l’ouverture. Les compagnies appellent souvent l’école pour
avoir un gars qui se débrouille seul. Donc si tu te débrouilles bien, t’auras de l’ouvrage. C’est un métier très en demande. Un apprenti qui est bon, s’il est capable de se débrouiller seul sur le service c’est sûr que la compagnie va l’engager».
Par la suite, sauter le pas de l’entrepreneuriat est très demandant : «Tu ne comptes pas ton temps, les premières années tu vis pour ton entreprise.» Mais pour Jean- Christophe, qui est fier de son parcours, les sacrifices en valent la peine : «Et c’est pas finit, ça commence à peine.»


































































































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